J'ai récemment acquis via le groupement foncier familial un hectare de superbes graves plantées en merlot sur 101-14 et jouxtant quelques parcelles m"appartenant déjà dans une clairière voisine.
Il se trouve que cette vigne a été depuis sa plantation désherbée, soit depuis un quinzaine d'années. Depuis que je la taille, j'ai perpétuellement devant les yeux cette bande de terre quasiment glabre et l'idée m'est venue de comparer la couleur et la structure de la terre régulièrement désherbée avec celle de l'inter-rang enherbée et tondue.
Le résultat est sur la photo et il se constate à chaque nouveau prélèvement. Le côté droit est issu de la bande désherbée, sa structure est particulaire, sa couleur claire, le côté gauche est issu de la partie enherbée, sa structure est plus grumeleuse et sa couleur plus foncée.
Le constat est immédiat et les conclusions sont évidentes. Les désherbants chimiques en tuant les végétaux dans le sol, empêchent toute activité régénératrice de l'humus. Le complexe argilo-humique se disloque peu à peu et la terre s'appauvrit au même rythme, perd son potentiel productif etc... la liste des inconvénients est longue (montée des racines de vignes, j'en ai trouvé des aériennes, baisse de l'activité lombricienne, érosion, évaporation...)
Le syndicat des Graves vient d'interdire le désherbage en plein il y a quelques mois et j'ai bien évidemment voté pour cette interdiction en conseil d'administration, mais je ne peux qu'inciter tous ceux qui aiment la vie dans leur sol à proscrire totalement le recours aux herbicides. Nous sommes déjà contraints d'appliquer des fongicides qui passent forcément à un moment ou à un autre dans le sol, influant ainsi sur l'activité fongique superficielle, nous ne sommes donc pas obligés d'en rajouter !
La preuve sur la photo. A méditer. Vos remarques sont les bienvenues.
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