A l'occasion d'une conférence sur la biodiversité donnée à Blanquefort au château "école" Dillon, propriété rattachée au lycée viticole, une série d'arguments m'ont été fournis qui corroborent ce qu'empiriquement j'avais déjà constaté.
A travers de multiples observations de terrain et de comptages établis avec une grande rigueur scientifique, la conférencière nous a convaincu que plus le vignoble était étroitement inséré dans un paysage varié, plus la diversité des espèces (insectes, mamifères, oiseaux) y était grande. Les lisières de bois ménageant une transition douce vers les cultures grâces à des niveaux de strate arbustive dégressifs aident également à promouvoir le passage des espèces vivant dans la fôret vers la vigne. Il se trouve que le château de Sauvage se situant au milieu des bois, constitue un bon exemple des démonstrations apportées et ce à un double titre.
Premièrement, la vigne est dans ce secteur minoritaire par rapport aux étendues de bois de feuillus et de résineux alentours. La monoculture de la vigne sur quelques hectares ne modifie en rien les équilibres généraux de milliers d'hectares environnants.
Deuxièment et ce point n'est pas le moins important, la taille de chaque parcelle de vigne est toujours petite (de 0.2 à 1 ha maximum) avec des rangs dont la longueur n'excède jamais 120 mètres. Pratiquement cela signifie que le bois n'est jamais à plus de 200 mètres du pied de vigne le plus au centre, mais aussi que le pourtour de chaque petit espace planté en vigne est irrigué par des tournières enherbées de toute la richesse souterraine inviolée (lombric par exemple). En effet n'utilisant pas d'herbicide, il faut bien travailler les sols de temps en temps pour limiter la concurrence de l'herbe et ce faisant détruire une richesse faunistique temporairement. Or il est flagrant que les tournières réensemencent les rangs par les extrémités. Si les rangs sont courts, il est évident que le phénomène est encore plus marqué.
La preuve par A + B que "small is beautifull". Les grands espaces mécanisés sont donc à mettre en question. La nature adore le morcellement et l'homme a trop vouloir tout simplifier finit par détruire une richesse dont il a pourtant grand besoin.
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