A l'approche de la cueillette, l'on se demande ce qui restera de ces moments d'indécision lorsque quelques années plus tard les bouteilles seront ouvertes et que vainement on cherchera à se souvenir des critères qui prévalurent pour choisir la bonne date de la vendange.
Si je prends le cas du merlot, qui nous occupe actuellement, il révèle toute la sensibilité du choix d'une date car avec lui la fenêtre de récolte est très courte et ne laisse au vigneron que l'alternative de penser avoir vendangé trop tôt ou bien de se désoler d'avoir trop attendu. Du jour au lendemain, sous la simple action de brouillards matinaux, les raisins hier sublimes ne sont que bouillie insaisissable et couverte de botrytis . Si l'on pense de surcroît que pour s'y mettre, il faut avoir des vendangeurs disponibles en nombre suffisant au bon moment, avec une météo clémente, pas trop chaude, sans soucis matériel au chai, on saisit que ces jours là sont cruciaux et tendus.
Mais comme une grande partie du profil du vin se joue dans cette décision, le vigneron mobilise toute son énergie et sa réflexion à tourner et retourner les paramètres dans sa tête, à arpenter les rangs en se gavant de raisin pour se persuader qu'il ne se trompe pas.
Cette année, le ban des merlots Sauvage sera le lundi 1 octobre conformément aux prévisions de début août. Les raisins sont tellement sains, que je me demande s'il n'est pas trop tôt mais comme je viens de l'indiquer tout bouge si vite et les pellicules sont si riches en couleur et en tanins que leur état parfait permettra de les laisser macérer longtemps et doucement sans trop secouer les pépins qui eux sont quelque peu en décalage avec le reste des éléments des la baie.
Ah merlot 2012, nous souviendrons-nous de toi dans 10 ans ?
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