Chaque année a lieu l'assemblée générale du syndicat. C'est le moment où la vitalité de la vie collective apparaît nue, sans mensonge. Un gros tiers des adhérents fait le déplacement, le diner qui suit pourtant gratuit et de très boone qualité attire aussi peu. Une fois par an, un échange est possible entre la poignée de viticulteurs qui participent tout au long de l'année au fonctionnement, qui prennent les décisions au nom des autres. Et bien sûr les questions qui surgisssent révèlent plus le soucis que chacun a du parti qu'il peut individuellement tirer des mesures annoncées que de celui d'encourager les élus ou de leur suggérer une idée réaliste. Les frustrations éclatent parfois et monopolisent inutilement le temps confisqué pour tous. En filigrane, comme au niveau national pour la politique dure, celle qui remplit les journaux, beaucoup soupçonnent leurs représentants de chercher eux aussi, avant tout, à défendre leur intêret.
Nous serions tous mus par nos seuls intêrets. ? Et nous n'aurions de cesse de demander à certains de se battre pour nous, simplement parce qu'ils ont solicité nos suffrages mais sans croire en leur sincérité ? Apparemment oui et pourtant ...
L'énigme subiste, posée à chacun de nous. Existe-il vraiment des êtres humains qui font le don d'une partie d'eux même simplement pour prendre leur part de l'effort commun, parce qu'ils ont réfléchi à ce qui maintenait les sociétés en vie, parce que leur éducation ou leur itinéraire de vie les a conduit à agir avec les autres . Et inversement qui ne pense réellement qu'à lui-même ?
Un syndicat viticole regroupe tous les producteurs d'une même appellation. Quand on sait ce qu'il en coûte de domestiquer chaque année la vigne et de transformer son jus en un breuvage estimable, on peut espérer que certaines valeurs communes méritent d'être défendues ensemble et que quelques personnes dans ce groupe se lèvent pour incarner ces valeurs.
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